Une réalité spirituelle trop souvent mal comprise

Le combat spirituel, bien qu’étant une composante réelle et biblique de la vie chrétienne, peut devenir un terrain dangereux lorsqu’il est abordé sans discernement, préparation ou soumission au Saint-Esprit. Beaucoup de croyants s’y engagent avec enthousiasme, souvent après avoir lu un livre ou écouté un enseignement inspirant, sans pour autant comprendre les enjeux spirituels ou les dangers qui en découlent. Ils montent sur des montagnes pour « chasser Satan » ou affrontent les puissances spirituelles de leurs régions sans y avoir été mandatés ni préparés. Le résultat ? Des blessures profondes : maladies, divorces, enfants déstabilisés, ruines financières et abandons de ministère.

Le témoignage d’un terrain miné

David Terry, fondateur de l’École de ministère surnaturelle francophone, partage son expérience et sa préoccupation : nombre d’intercesseurs sincères, engagés dans des combats contre la sorcellerie ou les autels sataniques, finissent découragés, affaiblis, parfois brisés. Il souligne une erreur fréquente : entrer dans un combat en dehors de sa « zone d’autorité » spirituelle, sans y être mandaté par Dieu. Le combat spirituel doit être conduit avec sagesse, guidé par l’Esprit de Dieu, et non par la fougue ou l’orgueil spirituel.

Avec son ami Jeremy Potin, il a développé une formation gratuite intitulée Vraiment Libre, destinée à enseigner la délivrance selon une approche biblique, équilibrée et accessible. L’objectif n’est pas d’hurler pendant des heures ou d’entrer dans des jeûnes excessifs, mais de comprendre l’aspect légal de la délivrance pour expérimenter une liberté réelle et durable.

Une vision d’avertissement

Lors d’un moment de prière, après une mission où plusieurs guérisons avaient eu lieu, David Terry reçut une vision. Il se vit à la tête d’une troupe de soldats en mission. À son retour, il était seul : tous les autres étaient morts. Le message du Seigneur fut clair : « Vous n’êtes pas prêts ». Cette image symbolisait la nécessité de fortifier le « camp », d’élever le niveau spirituel des équipes avant d’entrer dans certains types de combats. Il ne s’agit pas ici d’interdire la prière pour un voisin malade, mais de mettre en garde contre des confrontations prématurées avec les puissances des ténèbres.

Faire avancer le Royaume de Dieu ne se fait pas dans un vide. Cela se fait souvent au détriment du royaume des ténèbres, ce qui engendre inévitablement des représailles si l’on ne veille pas à sa couverture ou protection  spirituelle.

L’erreur de vouloir confronter directement les ténèbres

Certains vont encore plus loin en s’attaquant directement à Satan, aux voyants ou aux cultes sataniques dans leur ville. David Terry rapporte qu’après de telles initiatives, des groupes entiers d’intercession se retrouvent affaiblis, attaqués, déchirés… sans pour autant avoir vu

leur ville devenir chrétienne. Cela peut sembler noble et courageux, mais c’est souvent une forme d’orgueil spirituel ou d’inconscience du danger réel.

Ce que Jésus nous a réellement demandé

Jésus n’a jamais appelé ses disciples à devenir des « chasseurs de démons ». Il leur a dit d’annoncer l’Évangile, de guérir les malades, et de chasser les démons qui possèdent les personnes et non pas ceux qui régissent des régions ou des territoires. Lorsqu’il libère l’homme possédé d’une légion de démons, il ne chasse pas les esprits du territoire, mais il délivre un homme précis. C’est cet homme transformé, assis et dans son bon sens, qui devient témoin de la puissance de Dieu.

Dans Luc 10, Jésus envoie les 72 disciples, leur donnant autorité sur les démons. Mais il précise :
« Ne vous réjouissez pas de ce que les esprits vous sont soumis, mais réjouissez-vous de ce que vos noms sont inscrits dans les cieux. »

Cela montre l’importance de ne pas faire du combat spirituel un trophée de guerre, mais une œuvre d’amour et de salut centrée sur les personnes.

L’autorité est pour libérer les captifs, et non pour affronter les cieux

Le combat spirituel selon l’enseignement biblique ne consiste pas à « chasser Satan du ciel », mais à libérer les captifs ici sur terre. Jésus affirme que nous avons reçu autorité pour marcher sur les serpents et les scorpions qui sont les symboles des forces maléfiques sur terre et non ceux qui sont dans les sphères célestes.

Le Royaume de Dieu ne se propage pas d’abord dans l’atmosphère spirituelle, mais de cœur à cœur. C’est Jésus en moi qui touche Jésus en toi. C’est la paix, l’amour, la vie de l’Esprit transmise à travers la relation, qui libère et transforme.

Le changement de culture commence par le cœur

L’histoire montre que la véritable transformation spirituelle et culturelle d’un pays vient du changement intérieur des personnes. Ce ne sont pas les lois chrétiennes qui rendent une nation pieuse, mais les cœurs convertis. L’exemple de l’Empire romain, devenu officiellement chrétien sous Constantin, le prouve : une étiquette religieuse imposée de l’extérieur ne garantit ni sainteté ni authenticité.

De même, si Dieu vous appelle à servir des personnes brisées à savoir des prostituées ou des toxicomanes, deux approches s’offrent à vous, et c’est ce que nous verrons dans la suite…

La sagesse dans le combat spirituel : ne pas confondre stratégie divine et zèle mal orienté

Dans le domaine du combat spirituel, une erreur fréquente consiste à vouloir s’attaquer de front aux forces du mal sans discernement spirituel ni mandat divin clair. Cet enseignement met en garde contre cette approche précipitée et dangereuse en comparant deux attitudes face au problème de la drogue : soit vous allez vers le drogué avec compassion, en lui annonçant Jésus, en priant pour lui, et en l’aidant à se libérer, ce qui est une approche centrée sur la personne ; soit vous tentez de supprimer le mal à la racine en attaquant directement les dealers de drogue, et vous risquez alors votre vie sans que le problème soit réellement résolu.

Cette analogie est frappante. Elle montre bien que dans le combat spirituel, tout ne se règle pas par la confrontation directe. Le vrai changement vient d’abord d’une transformation des cœurs. C’est une leçon essentielle pour tout chrétien engagé dans la prière et l’intercession.

Le piège du zèle sans mandat : une stratégie inefficace et dangereuse

Il ne s’agit pas de nier la puissance de Dieu pour terrasser l’ennemi, mais de souligner que cette puissance doit être exercée selon l’ordre divin. Aller verser de l’huile et faire des proclamations sur des lieux de sorcellerie sans y avoir été conduit par l’Esprit-Saint peut entraîner des répercussions spirituelles inutiles. Cela revient, selon l’image utilisée, à « donner un coup de pied dans une fourmilière » : cela agite l’atmosphère, mais ne règle pas le problème.

Les sorciers, comme tout être humain, sont d’abord des âmes aveuglées. Ce sont les personnes qu’il faut atteindre, non les structures spirituelles en elles-mêmes. C’est pourquoi une action qui semble spirituelle extérieurement peut s’avérer charnelle et contre-productive si elle n’est pas inspirée par Dieu.

Une stratégie biblique : la puissance de l’Évangile dans les cœurs

L’enseignement biblique nous donne un cadre clair. Dans Actes 8, Philippe ne cherche pas à confronter Simon le magicien. Il ne l’attaque ni publiquement, ni spirituellement. Il se concentre sur l’annonce de Jésus-Christ, la guérison des malades et la délivrance des personnes oppressées.

Résultat ? Le peuple, touché et transformé, se détourne naturellement de Simon et de sa magie. Même Simon, voyant la puissance de Dieu à l’œuvre, finit par croire et se faire baptiser. C’est donc par le ministère dirigé vers les personnes et non contre les puissances que l’atmosphère spirituelle de la ville est transformée.

Paul à Éphèse : des cœur changés, pas des combats imposés

Dans Actes 19, l’apôtre Paul adopte exactement la même stratégie à Éphèse, ville connue pour ses pratiques occultes. Il ne s’attaque pas aux lieux de culte païens ni aux marchands d’objets religieux. Il prêche l’Évangile, prie pour les malades, et les gens, touchés, viennent spontanément confesser leurs pratiques occultes et brûler leurs livres de magie. Ce sont eux-mêmes qui font ce choix, sans y être forcés.

La Parole se répand ainsi « avec puissance » parce qu’elle trouve un écho dans les cœurs. L’atmosphère spirituelle change non pas parce que Paul a détruit physiquement les symboles de l’idolâtrie, mais parce que les gens se sont convertis.

La mission du chrétien : annoncer Christ, et non dénoncer toutes les religions

L’objectif du ministère chrétien n’est pas de pointer du doigt ou de dénoncer systématiquement toutes les religions ou toutes les pratiques. C’est de proclamer Jésus-Christ comme le seul chemin, la vérité et la vie. Quand les gens reçoivent Jésus, ils se détournent d’eux-mêmes de leurs anciennes pratiques.

Dans le cas de l’orfèvre Démétrios, toujours dans Actes 19, les conversions massives à Christ provoquent une chute de la demande pour ses objets de culte. Pourtant, Paul ne l’a jamais attaqué personnellement ni physiquement. Le changement est venu indirectement, par la prédication fidèle de l’Évangile.

Agir selon l’autorité reçue, et non par présomption

Jésus lui-même, dans Jean 5:30, affirme qu’il ne fait rien de sa propre autorité. Il ne fait que ce que le Père lui montre. Cela montre que même le Fils de Dieu agit par obéissance à une mission reçue. Cette obéissance doit être notre modèle.

Le combat spirituel n’est pas une aventure personnelle dans laquelle on part en solo contre des puissances invisibles. C’est un engagement sous mandat, avec une autorité déléguée et un cadre missionnaire clair : annoncer l’Évangile aux perdus, libérer les captifs, guérir les malades.

Agir au-delà de cette mission, c’est comme un policier qui quitte sa mission officielle pour aller faire justice lui-même : il n’aura pas l’appui de ses supérieurs et s’expose inutilement.

La suite de l’enseignement approfondira probablement cette idée en lien avec l’attitude des croyants face aux attaques spirituelles et leur discernement en matière d’autorité.

Ne pas confondre autorité spirituelle et témérité

La fin de cet enseignement nous confronte à une réalité grave mais salvatrice : beaucoup de chrétiens, parfois bien intentionnés, s’engagent dans des combats spirituels qu’ils ne comprennent pas pleinement, avec des conséquences dramatiques. L’un des passages les plus éclairants à ce sujet se trouve dans l’épître de Jude (versets 8 à 10), où il est question de ceux qui, dans leur délire, insultent les « gloires », c’est-à-dire les puissances spirituelles, sans même les connaître.

L’exemple cité est frappant : même l’archange Michel, lorsqu’il s’est opposé à Satan pour le corps de Moïse, n’a pas osé prononcer une parole injurieuse contre lui. Il s’est contenté de dire : « Que le Seigneur te réprimande. » Si un archange agit avec autant de retenue, combien plus devrions-nous faire preuve d’humilité et de prudence ?

Trop souvent, des chrétiens pensent que l’autorité donnée par Jésus leur permet de confronter directement des entités spirituelles malfaisantes, de manière désordonnée. Pourtant, comme le rappelle le texte : « Ce qu’ils comprennent naturellement les détruit. » Il ne suffit pas de savoir que Jésus a dépouillé l’ennemi ; encore faut-il agir dans la sphère d’autorité que Dieu nous a donnée.

Le vrai terrain du combat : l’amour et les âmes

L’un des messages centraux de cette exhortation est simple mais puissant : notre priorité ne devrait pas être de combattre les démons, mais de prendre soin des gens. Le véritable combat spirituel, c’est celui qui amène les cœurs à Dieu, qui arrache les âmes des ténèbres par l’amour, la vérité et la prière. Toute initiative qui ne repose pas sur la soumission à Dieu et l’écoute du Saint-Esprit risque de produire l’inverse de ce qu’on espère : destruction, confusion, maladies, pertes financières ou relationnelles.

Alors que beaucoup se livrent à des prières agressives et déclarent des choses dans l’atmosphère, les fruits sont souvent absents : peu de conversions, peu de guérisons, peu de vraies transformations spirituelles. C’est peut-être le signe qu’il faut revoir nos fondements.

L’appel à la repentance et à la restauration

Heureusement, Dieu dans sa grâce ne nous laisse pas sans solution. Si vous avez été présomptueux, si vous avez fait des choses qui vous ont exposé, vous pouvez vous repentir. Vous pouvez dire à Jésus :

« Seigneur, je ne savais pas. J’ai injurié les gloires. J’ai parlé sans autorité, je suis sorti de ma zone de grâce. Pardonne-moi. Restaure-moi. »

Une prière de repentance sincère est le premier pas vers la guérison. Voici un exemple de prière à faire individuellement ou au cours d’une prière collective :

« Seigneur, je te demande pardon d’avoir été insensé, d’avoir injurié les gloires, d’avoir fait des choses que tu ne m’avais pas demandé. Libère-moi des conséquences de mes actions, au nom de Jésus. Amen. »

Ensuite vient la prière de bénédiction :

Que Dieu nous restaure, nous guérisse, nous rende la paix, les finances, la famille, le ministère. Que la faveur divine nous accompagne alors que nous choisissons de marcher dans l’obéissance au Saint-Esprit.

Le véritable fruit du combat spirituel : la joie

Le signe que vous êtes dans un bon combat spirituel, c’est la joie. Pas une succession de défaites et de contrecoups. Dieu veut que vous expérimentiez la joie de voir des vies transformées, des cœurs guéris, des captifs libérés.

« Ne vous réjouissez pas de ce que les démons vous sont soumis, mais de ce que vos noms sont écrits dans les cieux. » (Luc 10:20)

Gardons nos yeux fixés sur ce qui est précieux pour Dieu : les gens. Dieu n’a pas envoyé Jésus parce qu’il haïssait Satan, mais parce qu’il aimait le monde. Le cœur de Dieu bat pour les hommes et les femmes perdus. C’est vers eux que nous devons tourner notre attention et notre compassion.

En conclusion : revenons à l’essentiel

Si vous avez expérimenté des conséquences négatives après avoir engagé un combat spirituel mal dirigé, ne restez pas dans la culpabilité. Repentez-vous, alignez-vous avec la Parole, et laissez Dieu vous restaurer. Peut-être même que ce sont des pratiques encouragées par des responsables spirituels mal informés. Dieu est capable de restaurer tout ce qui a été brisé.

« Parce que quand on fait n’importe quoi, on peut se repentir, et Dieu vient à notre secours. »

Ressource gratuite recommandée

Pour aller plus loin, la formation “Vraiment Libre” est disponible gratuitement sur vraimentlibre.com. Vous y apprendrez comment marcher dans la liberté spirituelle véritable, dans la victoire avec Jésus, et comment aider d’autres à être délivrés sans vous mettre en danger.

Partagez autour de vous

Si cet article vous a béni, n’hésitez pas à le partager à d’autres. Peut-être connaissez-vous quelqu’un qui vit des conséquences similaires, ou qui gagnerait à entendre ces vérités bibliques. Ne jugez pas ; instruisez avec amour. Parfois, l’ignorance nous pousse à mal agir, et une parole de vérité peut tout changer.

Que Dieu vous bénisse abondamment.


0 commentaire

Laisser un commentaire

Emplacement de l’avatar

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *